Pour une fois, j'ai suivi le conseil d'un de mes enseignants, et donc je me suis rendu deux jours de suite à l'INHA...
Et j'ai bien fait !
Première intervenante, premier choc, je dirai même LE choc... La peintresse allemande Zeyno Arcan est venue parler de son travail : Le souffle vital de la création. De la danse expressionniste à la peinture scénographique : cheminement d'une création.
Elle nous explique alors comment le travail de Marie Wigman l'a amenée à construire sa propre voie artistique, propose sa vision de l'artiste et de l'art, de l'art et de la société, pose la problématique du lien entre le corps et l'esprit... Elle pose aussi l'idée que le travail intra-psychique (sans doute un équivalent de ce que j'ai appelé maturation de l'esprit dans mon projet Imago) peut se réaliser par l'intermédiaire de l'art... Elle explique comment elle a surmonté le deuil (ce qui m'a particulièrement interpelé, étant donné que mon frère est mort il y a seulement quelques mois) et la maladie (idées de la psychosomatique) par ce travail...
Et enfin, elle présente ses travaux : des empreintes sur toile, ce qui a fini de m'achever ! Du coup, dès la fin de cet exposé j'ai compris que j'étais un expressionniste contemporain à ma manière... Et aussi pourquoi plusieurs de mes profs m'avaient incité à m'intéresser aux travaux pratiques et théoriques de cette artiste-peintre.
Je suis entré en contact avec elle, et mardi dernier j'ai présenté le contenu de son mémoire, je vais faire ici un petit topo sous peu...
Le troisième exposé m'a lui aussi intéressé : Silke Schauder (art-thérapeute, comme quoi ça existe vraiment !) a abordé le thème du langage artistique via un artiste que j'avais beaucoup apprécié lors de l'expo "Vienne 1900" au Grand Palais : Egon Schiele : écrire la vérité en peinture ou peindre avec les mots ?
Elle y fait un parallèle entre les constructions des poèmes et des images de l'artiste. J'ai d'ailleurs regretté là d'avoir perdu tout mon allemand, car l'artiste jouait avec les sons de sa langue natale d'une façon assez intéressante, mais qui ne peut pas être traduite. Bref, là était posée la question du langage artistique, et François Jeune qui était présent au colloque (il a présenté le travail de Klee un peu plus tard) n'a pas manqué de me faire remarquer que c'était en rapport avec la problématique du langage que j'avais posé avec lui lors du cours du semestre dernier...
Un peu après est arrivé le troisième choc. Sylvia Lippi, une psychanalyste italienne à l'accent et à la voie chaude nous a exposé Beauté-trauma-photo : Nan Goldin ou comment une photographe a surmonté le deuil de sa soeur en mettant en scène sa propre mort sur papier glacé. Moi qui étais (et suis encore) englué dans le deuil du petit frangin, j'ai été très attentif. heureusement qu'on ne pleure pas par les oreilles car je n'aurai rien entendu, héhé !
Je passe sur l'architecture et la dimension organique des bâtiments issus des idées expressionnistes, sur l'idée de la transe dans la danse (je n'ai encore jamais parlé du Kasséko chez Man Serotte et des soirées endiablées à la tempérance de Kaw), l'expressionnisme dans le cinéma, la musique, la danse etc.
Je suis sorti de ces deux jours avec un véritable bouillonnement dans la tête, j'y ai entendu beaucoup d'idées sur lesquelles je n'avais parfois que des intuitions. Bref, le colloque m'a aidé à tout ranger dans ma tête, à tout imbriquer. Je suis en train de le faire encore, mais les choses sont maintenant assez claires : j'en parlerai sous peu en postant des textes ici que je suis en train de réfléchir.
Désolé de ne pas en avoir parlé sur le moment, mais très franchement j'étais tellement médusé que je n'ai même pas pensé à en parler ici sur le coup. La prochaine fois j'essaierai d'anticiper un peu, histoire que ceux qui le veulent puissent aussi profiter de ce genre d'évènement.
1 De Marie -
Je retiens la présentation de l'oeuvre de Paul Klee par François Jeune. Il va peut-être remonter dans mon estime (FJ) En fait il a dû survoler faute de temps.