Il faut dire qu'à la base, cette collection devait être travaillée par différents illustrateurs, il y avait donc une charte graphique à mettre en place, et puis il semblait trop difficile à Gérard Grig (qui gère les projets d'éditions du CRDP Guyane) de trouver quelqun qui manie la retouche en Guyane. Bref...
J'ai donc commencé à travailler les différentes illustrations de ce conte des origines du peuple Palikur, ethnie amérindienne que l'on rencontre en Guyane et au Brésil. Et vu mon attachement à la mythologie des natifs américains (surtout ceux du Sud et en particulier d'Amazonie et des régions alentours) j'ai mis beaucoup de soins et de temps dans ce contrat...
Les dessins ont été réalisés en mai et en juin 2005. Et puis le livre est enfin sorti en décembre 2005, après avoir été imprimé en Italie (c'est un travail correct, sauf que les italiens ne parlent pas bien français -en tout cas ceux-là- et ils ont laissé une coquille... Dans la première phrase de la 4ème de couv' !!!!!).
L'intérêt du bouquin, c'est qu'on y trouve un joli conte comme les amérindiens savent les faire, des abimes de dimensions, des hommes transformés en animaux, des animaux transformés en hommes. Il est en français ET en palikur écrit, ce qui en fait un outil de mémoire pour un peuple dont la population s'amoindrit depuis longtemps maintenant...
Ca a été pour moi aussi l'occasion de faire des choses en laissant un peu mon imagination divaguer : Iwenti (ci-dessous, premier dessin) qui vomit la mer, ou le frère-urubu qui explique le chemin pour Rentrer au village (ci-dessous, deuxième dessin) sont deux illustrations que j'aime beaucoup.


Je n'ai d'ailleurs finalement jamais expliqué ce dessin-là. Il faudrait que je le fasse, un jour prochain. En tout cas ce premier conte fut une belle expérience, et le début d'une série qui je l'espère sera longue, puisque je travaille actuellement sur les contes créoles de la même collection... Il aurait dû y avoir différents illustrateurs, mais que voulez-vous, les auteurs me demandent !
Enfin, je peux parler avec le recul de la perception du livre par le public : le CRDP est une sctructure raccordée à l'Education Nationale. Le public qu'il vise est donc globalement jeune, et les parents ont eu semble-t-il du mal avec le coté sanglant de l'histoire du Makawem... Par contre, les dessins ont été bien perçus.
Il devrait, un jour, y avoir la suite des récits palikur... Je ne sais pas quand.
Aller, je fini avec une miniature de la couverture, sur laquelle on ne verra malheureusement jamais la belle Mauricienne qui chante son oiseau de graines....

Et puis non, je fini avec la photo de Mauricienne, que d'ailleurs les éditions L'Harmattan n'ont pas voulu acheter pour un autre bouquin de l'auteur au début de l'année (j'avais oublié d'en parler). Pas de budget à ce qu'il parait... Ils ont préféré une photo gratuite. Comme c'est étrange !

1 De Marie -
Les éditeurs ne demandent pas un "bon à tirer" avant d'imprimer ?
S.U.P.E.R.B.E. comment ça se dit en palikur ?
2 De Jules -
Marie : si, ils le font, mais apparemment ça n'évite pas les petites boulettes ! Par contre, je ne sais absolument pas un mot de palikur !!!