L'assembleur est une travailleur minutieux et très efficace. Vraiment très efficace. Vraiment vraiment très très efficace : sa sitting woman (2007) réalisée en soudant de simples cintres industriels (vous savez, ceux qui sont en fer blanc) est tout simplement captivante. J'en aurai presque oublié le reste...
(Cliquez sur les images pour les voir en plein écran)
Cette statue trône à l'entrée de la galerie, elle a des dimensions surhumaines (je dirai bien le triple d'une "vraie" femme). La réalisation en est impeccable : intervalles réguliers entre les soudures, entre les accroches des cintres ; accroches qui créent un prolongement à la surface de la peau. Comme dit dans le communiqué de presse :
"... La figure [qui] semble flotter au centre de sa propre aura, celle créée
artificiellement par les crochets des cintres soigneusement disposés à
intervalles réguliers."
Voilà qui impressionne... Tout comme le travail avec des allumettes :
Il y a dans l'exposition une vingtaine de portraits en trois dimensions dont la surface a été couverte d'allumettes de couleurs, parfois ce sont des monochromes, parfois des polychromes, comme cet Elvis ou ce Mao :
(ces deux photographies et la suivante sont tirées du site de la galerie, allez voir les autres oeuvres exposées dans le portfolio de l'exposition)
Lors d'une de ses expositions ultérieures (Straight up, même galerie, 2003), l'artiste avait déjà proposé ce système d'assemblage d'allumettes, mais sur des masques (face avant de la tête uniquement). La nouveauté technique est que ces portraits de célébrités ne sont plus des masques, mais des têtes entières.
Il y a aussi de grands assemblages papiers (comme ce portrait de Johnny Halliday)
Bon, là déjà j'accroche moins... C'est le coté "citation / travail sur des célébrités du monde populaire" propre à l'art contemporain que je trouve gonfflant. Mais ce n'est que mon propre avis.
Par contre, le coté "traitement de l'objet par sa surface" m'a beaucoup intéressé : Sitting woman est une surface, une peau de cintres... De plus, elle avait dans ses lignes de fer quelque chose du même ordre que celles de mes topographies bidimensionnelles... Quant aux portraits, ils ont aussi un truc à voir avec mon travail sur la perle. Ici encore, seule la surface compte : elle est d'allumettes.
Bref, j'ai trouvé un maitre assembleur, un travailleur de la peau de ses œuvres qui en 2003 a aussi travaillé sur l'animal... Sujet autour duquel mon Master d'Arts Plastiques va tourner.
Je vais m'intéresser à lui de plus près.
1 De Marie -
S'il devait prendre une veste, il saurait au moins où l'accrocher .... ceci constitue une écriture automatique qui n'a rien d'intelligent ! pardon Julien, je n'aimerais pas être la femme épinglée, ça me rappelle les essayages avec ma grand-mère (en plus méchant) et un piège duquel il est impossible de sortir.
2 De Jules -
Marie : son travail peut en effet sembler parfois agressif. D'après ce que j'ai vu, les Grizzly little fuckers (2003) sont bien trashs comme il faut. C'est un provocateur, et il ne s'en cache pas. Personnellement il y a un coté de son travail qui m'ennuie, donc d'une certaine manière je te rejoint. Enfin je crois.
3 De Marie -
Tu as farpaitement compris ma pensée. Merci Julien. Pas de dyslexie, c'est volontaire ...
4 De rachou -
Purée c'est magnifique ! y'en a qui ont de sacrées idées ! c'est super sympa !
5 De Jules -
Rachou : en effet, et c'est plus beau en vrai qu'en photo...