David Claerbout au centre Pompidou jusqu'au 7 janvier 2008.

Un grand espace, 5 oeuvres vidéo. Prévoyez du temps... Il vous en faudra.


Sur cette première image (volée bien sûr : Pompidou n'aime pas les photos...) on peut percevoir l'ambiance qui est fort agréable. L'expo se tient dans une gande salle noire de 300m² avec des écrans opaques à travers lesquels il est possible d'avoir toutes les vidéos dans le champs visuel. A part Bordeaux piece (ci-dessus, écran de droite) qui ressemble à un film "classique" (mais d'auteur), l'ensemble de ce qui est présenté est clairement un mélange d'images fixes et d'images mobiles :
Ci-dessus écran de gauche : vue de l'intérieure d'un imeuble fermé auquel des personnages essaient délibérément d'accéder, en vain. La vue du batiment est une photographie, les personnages sont des séquences vidéos qui y ont été supperposées (ça se voit d'ailleurs, regardez les ombres).
Le mélange est assez captivant, tout comme le soleil qui trace sa course très lente derrière la photographie d'une architecture perdue dans les herbes folles. Contre-jours, raies de lumières sur un paysage figé : ce n'est qu'au bout d'un long moment que l'on remarque que le soleil bouge. Voilà comment est introduit incidieusement le temps qui passe dans une image photo sur laquelle pas un seul brin d'herbe ne bouge...

Même topo pour Sections of a Happy Moment, pièce récente (2007) accompagnée d'une "musique d'ascenseur" (diaporama ci-dessous, cliquez sur la première et naviguez avec les curseurs).



Cette vidéo est un diaporama assez troublant : il s'agit d'une série de montages photographiques représentant la même scène sous des angles et à des distances différentes. Comme si une armada de paparazzis s'étaient tous emparés du même instant, en simultané. On évolue autour d'un instantané : il prend de l'histoire, se déroule dans un autre temps.

Voilà qui est dit : le temps sur lequel travaille Claerbout n'est pas celui que nous consommons à grande vitesse. Il est autre, distordu. Les dimensions proposées sont séduisantes, je vous invite donc à aller perdre des minutes, voir des heures devant ces tableaux mobiles. Ne vous inquiétez pas, les sièges sont fournis.

Pour les infos pratiques, c'est par . Ce travail a quelque chose à voir avec celui de Michal Rovner.