Finalement, la présentation "courte" de mandée, ça donne ça :
Julien Salaud : « De la
peau vers les os… »
Le travail présenté
à votre jury pour Jeune Création 2008
regroupe des œuvres variées proposant un aperçu de mon cheminement artistique
depuis fin 2005. Il comporte :
Deux exemples de peintures
dites «échographiques» : Echographie natale et Nuée
III (2006). Ces peintures sont des empreintes de femmes (et de
papillons pour la deuxième) réalisées à l’acrylique sur toile libre. Elles font
partie d’un ensemble d’une vingtaine de traces corporelles en noir et blanc à
mi-chemin entre références à la médecine moderne et poésie ancestrale, qui
interrogent la peau dans sa perméabilité : si elle constitue une frontière
poreuse pour la matière corporelle, en est-il de même pour la matière
spirituelle ?
Un exemple de
peinture «topographique» : la Topographie du Changement (empreinte
sur cartes routières d’Ile-de-France) est issue d’une recherche sur les
peintures rupestres, constituée d’une quinzaine de tableaux. Cette toile est le
signe d’une rupture : la recherche de « traverser » la
frontière de la peau a donné par la suite plusieurs types de travaux dont des
dessins «automatiques», proposés comme autant de volontés de voyages par
l’esprit vers le domaine du Sacré ; des empreintes en trois dimensions travaillées
dans le sens de l’hybridation ; et enfin deux récentes sculptures de type
« anatomique ».
C’est à partir de Nuée
III et par le biais de la photographie que s’est développée la ligne
des dessins « automatiques ». Lors de la prise d’empreinte, en préparation
de la toile finale, le modèle a été photographié couvert de peinture blanche.
La photographie a ensuite été retravaillée de façon à ce que seules les zones
couvertes de peinture définissent les volumes de son corps, la peau est alors
devenue surface (Laure I). Ensuite, le résultat a été traduit en lignes de
niveaux, comme pour une carte topographique (Laure II). Cette première
image a été le déclencheur des dessins dits «automatiques» (des créations
purement mentales) réalisés au stylo à gel blanc sur cansons de couleurs
sombres, dont une série sur les oiseaux (dessins automatiques 19, 34, 35, 36, 42, 45,
46 et 47 ; Vieille Chouette Restaurée) dans
laquelle les surfaces des corps sont représentées par le biais des plumes, mais
aussi de leurs structures internes.
C’est par ces diverses
transitions plastiques que mon travail est passé d’un questionnement sur la
peau à un questionnement sur les os, le squelette et les structures internes.
Les dessins
automatiques d’oiseaux ont servi de modèles à la réalisation d’une première
sculpture «anatomique» : Madame Paillée (nom en créole
guyanais de l’oiseau utilisé pour réaliser l’œuvre) est un essai taxidermique
proposant d’un coté une vision de l’oiseau dans son aspect vivant, et de
l’autre une partie de son squelette ainsi qu’une interprétation de son système
respiratoire. Une autre sculpture a été réalisée en parallèle à celle-ci :
Sous
la peau de la Bête Mystère figure un crâne ainsi que le cerveau et le
système nerveux supérieur d’un animal non identifié.
Comme une continuité
du questionnement sur la peau, le travail sur les os et les structures internes
interroge la mémoire corporelle, la « Grande Mémoire » ancestrale.
Ils sont constitués d’un assemblage de matériaux issus de multiples organismes
du Vivant (oiseaux, poissons, mammifères, coquillages, végétaux, etc.) :
ce sont là mes premières œuvres d’hybrides-animaux.
Le travail
d’assemblage a été utilisé sur une autre série d’empreintes de corps humains
depuis Août 2007. Celles-ci sont en trois dimensions, et réalisées à l’aide de
bandes plâtrées : Le chemin des Larmes, Maman
Poule et la Femme-nid sont entièrement ou partiellement couverts de
matériaux minéraux comme les perles de rocaille, les feuilles de cuivre, ou
animaux comme les coquilles d’œufs de poule.
L’échantillon que
représentent les œuvres proposées pour Jeune
Création 2008 peut être perçu, à l’image de l’ensemble de mes travaux,
comme une tentative de liaison entre modernité et tradition, au sens ethnologique
des deux termes. Les dessins «automatiques» d’oiseaux sont peut-être un bon
exemple de cette volonté : ils allient un trait presque informatique à de
vieux papiers aux teintes d’avant-guerre.
Liste des œuvres présentées :
- Nuée III : empreinte de femme et de papillons à l’acrylique sur toile libre ; 250x210 cm, Mai 2006.
- Echographie natale : empreinte de femme enceinte à l’acrylique sur toile libre, impression sur calque et Urgostrip (matériel chirurgical de suture) ; 270x210 cm, Novembre 2006.
- Topographie du changement : empreinte à l’acrylique sur assemblage de cartes routières ; 350x190cm, Mai 2007.
- Laure, triptyque de photographies numériques retouchées à l’aide de Photoshop ; dimensions variables, Décembre 2006.
- Vieille Chouette restaurée, dessins automatiques marouflés (obtenus par une technique simplifié de gravure) et feuille de cuivre, citrons verts et fleurs d’ibiscus ; 49.5x54cm, Novembre 2007.
- Madame Paillée et dessins automatiques 19, 34, 35, 36, 42, 45, 46 et 47 : installation comportant une sculpture « anatomique » (crâne, patte, bec et plumes de Papegeai Maillée, Deroptyus accipitrinus ; os de singe, épines de poisson-chat, otolite d'acoupa, peau de mue de varan, corail et coquillage ; calebasse, bois flotté, graine ; clous et colle) et huit dessins automatiques au stylo à gel blanc sur papiers Canson noirs ou bruns, format A4 ; dimensions variables, Janvier 2008.
- Sous la peau de la Bête Mystère, boite de bois ; mâchoire de singe et de piranha, griffes de perroquet, vertèbres d’oiseau, os du crâne et vertèbres de poisson-chat ; 22x8x10cm, Février 2008.
- Le Chemin des Larme : Moulage d’un visage à la bande plâtrée, fil de coton et perles ; dimensions variables, Août 2007.
- Maman Poule : moulage à la bande plâtrée du ventre d’une femme enceinte, colle et coquilles d’œufs de poules ; 38x37x28cm, Novembre 2007.
- La
Femme-nid : (mobile suspendu) moulage d’une femme à la bande
plâtrée, feuilles de cuivre, nid de
troglodytes de Guyane, œufs de cailles ; 98x55x16cm, Février 2008.
Reste plus qu'à croiser les doigts.
1 De Jules -
Quand j'y repense, je me dis que le titre est vraiment ridicule... M'enfin !
2 De alex -
mouai... ca fait un peu de l'ombre a la lumière...
3 De Jules -
Alex : ben au moins, le titre de la présentation fera peut-être rire le jury ;-)
4 De Marie -
DD c'est pas de pot !
mais non le titre n'est pas ridicule, rien que la peau et les os ça fait maigre. Je te dis que ça va marcher, c'est musclé.
5 De Jules -
Marie : alors je ne vais pas me faire de souci ! De toute façon, maintenant y'a plus qu'à attendre la réponse...