Cornélia.



Donc une fois qu'on a l'idée, il faut préparer la bête : couper les ailes aux coudes et les préparer pour que les chairs ne moisissent pas, plumer l'oiseau, retirer les abats, faire bouillir le corps, retirer les viandes... Pour ces étapes il ne faut jamais trop trainer, et se débarrasser le plus rapidement possible du cerveau : l'organe quand il se décompose a la palme de celui qui dégage la plus nauséabonde des odeurs !
Après il faut finir de nettoyer les os et les blanchir... Mais surtout, SURTOUT, retrouver leur véritable place : le squelette d'un animal, c'est un véritable puzzle.
Croyez-moi, je me suis pris la tête comme il le faut, surtout au niveau des côtes qui chez les oiseaux sont un bordel monumental. Bon, du coup j'ai "un peu" simplifié la cage thoracique, comme ça il y a des côtes en rabe pour fabriquer mes petites bêtes à cornes qui auront des crânes venant des poissons, des cornes sorties d'oiseaux, et il faut encore que je trouve pas mal de choses avant de me lancer....





Mais revenons en à Cornélia : alors que ses restes se trémoussaient dans l'eau bouillante, j'ai vu quelque chose de blanc sortir de la gorge... Alala ! C'étaient l'œsophage et le syrinx, c'est à dire l'organe du chant chez l'oiseau. Vous allez me dire "La corneille ? C'est quand même pas une bête de scène niveau vocal..." et je vous répondrait qu'on s'en fout bien, puisque l'oiseau est bel et bien mort et que donc il ne chantera plus (sans doute par manque de poumons, entre autre...) ; par contre, son syrinx est assez complexe pour qu'anatomiquement les corvidés soient placés dans le groupe des oiseaux chanteurs avec des rois de la trille comme le merle ou bien le rossignol.
Alors peu importe le croassement pourvu qu'on ait l'instrument. J'ai récupéré l'œsophage et le syrinx qui se baladait déjà tout seul dans la casserole, réassemblé, doré et verni le tout. l'instrument phallique est simplement posé à la base du bec.



Voilà donc Cornélia... A lire pour aller avec : Le silence des bêtes, la philosophie à l'épreuve de l'animalité et Traduire le parler des bêtes de Elisabeth de Fontenay. Bon courage pour le premier, c'est un jooOooli pavé !

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