Miracle.

Sur mon portable il y a cinq minutes, un texto exotique : "c.est bon bisous"...
Ce qui signifie, en d'autres termes, que mon traducteur a été efficace : il a bien réussi à mettre sa femme, mes toiles et mes dessins dans le camion ; le camion a bien réussi à passer la piste menant de Macapa à Oyapoke, à la frontière guyano-brésilienne, sans foutre son chargement à la rivière ou dans les flaques béantes qui jonchent la piste en cette fin de saison des pluies (Et miracle ultime : il est arrivé à l'heure prévue !) ; et enfin que là, la femme de mon traducteur a réussi à retrouver mes parents pour qu'ils récupèrent le colis.
Il ne reste plus à mes parents qu'à traverser la frontière le fleuve avec tout l'attirail sans que les douanes s'en rende compte car ils pourraient demander une déclaration qui n'a jamais été faite à l'aller, et on pourra dire que mes travaux auront enfin rejoint le sol français.
Normalement, comme les douanes sont surchargées de travail ce sera fait dans une heure environ.
Alors, je me demande : "Alors, heureux ?"
Et je me réponds : "Ouaiiiiiiiiiiiiiiiis... Je boirai bien un peu de champaaaAAAaaagne"

Bon, maintenant il faut que je trouve des âmes charitables pour ramener tout le bordel par avion en plusieurs fois... Et que je prie pour qu'il ne manque rien : un oubli arrive si facilement quand la torpeur tropicale envahie les corps...

Haut de page