Mais il y a le "projet de détermination"... Ce "mini-mémoire" qui devra être rendu, bouclé, léché, avec une bibliographie bien rangée, un sommaire formidable, un glossaire explicite, une réflexion claire comme de l'eau de roche et des analyses d'œuvres d'art (celles des autres comme les miennes) d'une finesse à en faire pâlir les plus belles parrures de plumes incas... fin août DERNIER CARAT !!!!
Et comme :
1. Je suis un grand angoissé devant l'éternel,
2. J'ai tendance à me ronger les ongles dans ce cas-là.
3. J'ai arrêté de les manger il y a suffisamment longtemps pour qu'ils commencent à ressembler à quelque chose...
Et bien j'ai débuté le travail il y a une quinzaine de jours.
La première étape est de lire les bouquins, d'en tirer les citations et de ranger tout cela dans ma réflexion. Pour l'instant je me suis occupé de... Deux de mes livres, sachant que je viens juste d'entamer le deuxième, qu'il est particulièrement fourni et en page et en informations pointues et en idées passionnantes. Aaah ! La joie des notes de bas de page ! Les "Ibid", les renvois, les p'tites notes, les p'tits guillemets !
Le travail de réflexion est très intéressant. Par contre, le travail de rédaction demandent une discipline, une patience et une concentration de tous les instants... Il y a quelques mois ma directrice de recherche m'avait dit "L'important est que vous y preniez du plaisir", mais je dois avouer que pour l'instant le bilan et mitigé : il va absolument falloir que j'en arrive à ce moment où les contraintes de discipline et de patience s'effaceront devant l'ampleur de la concentration parce qu'alors la passion du sujet prendra le dessus sur tout le reste, et surtout que je prolonge ce moment le temps nécessaire à la rédaction.
En d'autre terme, ça veut dire que j'ai envie de cet état obsessionnel -pourtant assez désagréable pour l'entourage- durant lequel seule la tâche à accomplir compte, comme lors qu'étant enfant j'entrais en autarcie pour dévorer un bon livre. Ca veut dire aussi plus de distinction entre le jour et la nuit, entre le repos et le travail, entre la semaine et le week-end ; les cernes de trois pieds de long, la tête dans le cul 24H, l'alimentation déréglée, les nuits de trois heures, les marmites de café... Et un bon mois de rien-faire pour s'en remettre.
Le GROS point positif, c'est que la rédaction "dans cet état" prendra théoriquement moins de temps que dans des conditions normales. Ainsi, je pourrai à la fin de la rédaction avoir de VRAIES vacances, avec la tête VRAIMENT vide de toute préoccupation. Cependant, il est possible que si je commence comme ça, je ne m'arrêterai de travailler qu'à la dernière échéance... Ce qui m'emmène à la fin du mois prochain : et deux mois d'autarcie à dénigrer jusqu'à son propre corps, ça me parait un peu ambitieux. Alors si je commence maintenant, vais-je réussir à m'arrêter ?
Les points négatifs maintenant. Et bien déjà : "j'ai une vie". Des amis, une famille, bla, bla. Car si j'ai décidé de rester en métropole cet été c'est aussi pour m'occuper un peu de ces gens-là. Cet argument ne devrait pas avoir de poids face à l'urgence d'achever mon année en beauté (au risque de redoubler pour soixante pauvres pages dactylographiées), mais en fait il en a : au bout de trois années à gérer études, travail d'illustrateur et travail d'artiste, etc., certains liens s'effilochent.
Et puis j'ai aussi du travail, du vrai travail dans le sens où il est rémunéré, avec mes divers contrats d'illustration. Je ne peux donc pas me permettre de passer les deux prochains mois bloqué sur mon mémoire : Faut qu'ça rentre aussi heiiin ! Momey money moneeey !
Là maintenant, j'aimerai aussi trèèès fortement achever la Mère des cascades, sur laquelle j'ai encore quelque chose comme une semaine d'emperlage... Et puis le Monstre-plume, et puis les Vieux amants... D'ailleurs à ce sujet, je voudrais les placer dans une coupe de verre assez large, comme une sorte de Graal en fait. Si jamais dans vos ballade vous trouvez un objet de la sorte, dites-moi où l'acheter ! Merciii.
Et puis en mode obsessionnel, je risque de me mettre en mode roues libres aussi du coté de la réflexion : c'est la porte ouverte au grand n'importe quoi dont je suis tout à fait capable. En fait, ce serait même ma boîte de Pandore de la réflexion...
D'où le dilemme : rédaction obsessionnelles ou rédaction conventionnelle ?
Bref, en attendant, je travaille tous les jours de la semaine, et j'affectionne particulièrement les "ateliers" qu'on s'est organisé avec ma copine AnnC : on se retrouve tous les deux et on bosse, chacun de son coté. C'est bien parce que du coup, il n'y a pas la tentation de faire la vaisselle, le ménage, gna gna : on est obligés de s'y mettre et du coup ces journées sont plutôt rentables.
Et pour le reste, on va bien voir. En tout cas, si un jour vous ne me voyez plus par ici, c'est que j'ai mis le mode obsessionnel sur "ON".
Et puis aussi, en attendant la version définitive, je partagerai ici les citations dénichées au gré des lectures.
Aller hop ! Je m'y remets !
Vacances studieuses.
J'ai achevé mon année universitaire il y a quelques semaines. Trois sans doute.
Du coup, depuis la fin du mois de juin, il aurait pu y avoir dans l'air comme des effluves de farniente, maaais...
1 De la dame -
alors, pour le vase, c'est Pier import, et c'est en solde ; et pour le dernier carat, tu nous fais une page sur "animisme et animal" !
2 De Jules -
Pier Import ? Ah oui, j'avais pas pensé à ça. Bonne idée !
Sinon, l'animisme et l'animal est au programme... Mais pour l'instant je construis la route qui y mène.
3 De la dame -
construire une route ? Jean Rouch a essayé de construire une route, avant de se rendre compte qu'il suffisait de cheminer sur le sentier déjà tracé !
4 De Julien -
Oui, mais tu sais ma chère la dame, moi j'ai des gros sabots alors il me faut de la place. Me suggèrerais-tu de marcher pieds nus ??? Ah, mais en voilà une bonne idée : à poils les pieds, à poils les pieds !!!!
Yéééééééééééééééééééééééééé !
5 De Jules -
En plus quand on est pieds nus on fait moins de bruit... ET on peut approcher les bêtes, les observer sans qu'elles ne s'en rende compte.
6 De la dame -
alors, barefeet !