Expositions aux Beaux Arts.

Il y a actuellement deux expositions aux Beaux-arts de Paris : Academia qui es-tu ? et Figures du corps, une leçon d'anatomie aux Beaux-arts.

La deuxième est plus intéressante que la première, car la chapelle des Beaux-arts est un bel endroit MAIS il aurait mérité mieux.
Explication : Academia, qui es-tu ? parait à première vue être de la lignée de ces récentes expositions qui présentent des œuvres contemporaines au milieu d'autres, datant d'époques antérieures. La Métamorphose de l'Ange au Louvre était un exemple réussi de mise en relation des travaux de Jan Fabre avec les chefs d'oeuvres de l'école flamande, car il y avait un véritable dialogue entre l'ancien et le contemporain, de vrais intérogations. Ah ! Et puis aussi - voire surtout ! - il y avait une bonne médiation.

Or, dans le cas d'Academia, disons que les mises en relations ne sautent pas aux yeux... A première vue, il semblerait même qu'elles soient un peu tirées par les cheveux. Un tableau de Klein avec une Vénus antique... Oui, mais encore ? Alors on se dit : "il y a des médiateurs, allons demander"... Quand ils savent répondre, disons que ça parait encore tiré par les cheveux.
Et disons encore qu'à part le catalogue (cher, comme tous les catalogues), il n'y a aucun écrit disponible. Alors finalement, le bel effet "cabinet de curiosité" peut laisser sur sa faim : c'est très joli, il y a du grand artiste à la pelle (Yves Klein, Pablo Picasso, Anette Messager, Jan Fabre, Louise Bourgeois,Cai Guo Qiang qui a fait une installation hallucinante à New York il y a peu de temps), mais si le but était de faire une de ces expositions qui confrontent les époques, alors l'essai n'a pas été transformé.

Par contre, figures du corps, une leçon d'anatomie aux Beaux-arts rassemble beaucoup de joli choses tout en donnant le rapport de l'art au corps à réfléchir. De la Renaissance et son intérêt pour l'Antiquité aux photographies instantanées de la fin du XIXème siècle, la panoramique est intéressante. Et puis il y a des gravures hallucinantes (Jacques Gamelin, François Chaussier, Jean Joseph Sue), des écorchés humains (jean Antoine Houdon) ou animaux (Théodore Géricault), des dessins de Léonard de Vinci, on retrouve des repros de l'homme selon Vitruve, les photographies terrifiantes sur les travaux de Duchenne de Boulogne... Beaucoup de bijous, des trésors qu'on ne peut pas voir tous les jours...
Bien, étant donnée cette tendance complètement idiote d'interdir les prises de vue même sans flash, vous n'aurez pas d'image. Et tant pis si vous êtes en Province, peut-être qu'en cherchant sur Internet vous trouverez quelques petites choses. Je ne sais pas ce qu'ils veulent protéger avec leurs interdictions d'images mais c'est anti-pédagogique. Et puis si c'est pour que vous soyez obligés d'acheter le catalogue... Et bien ne le faites pas il est lui aussi hors de prix, il parle de beaucoup de choses qui n'étaient pas dans l'expo (et en oublie certaines) et puis les images sont minuscules.
A quand les images libres de droits ?

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