Julien Salaud

Il y a un mois environ, je suis allé avec le pote Fred voir une exposition au Musée Jacquemart-André : il s'agissait de peintures de Van Dick, un virtuose de la couleur et de la chair représentée, des regards lumineux et des plis de tissus. Or ce qui m'a le plus marqué dans cette après-midi culturel fût la "récré" post-Van Dick : une petite ballade dans les salles du Musée proposant les expos permanentes, et SURTOUT la salle florentine, et encore plus particulièrement les marqueteries d'une chair d'église aux détails d'une finesse à couper le souffle. Autour de scènes bibliques il y avait des ornements qui représentaient des espèces animales tout à fait reconnaissables, dont quelques chardonnerets, ces petits oiseaux avec du rouge et du jaune qui ont un chant électrique. Il y en a partout, même à Ivry sur Seine, c'est pour dire ! En tout cas, cette façon simple de représenter des animaux tout en concervant des critères permettant de les reconnaitre m'a vraiment plu.
Alors je me suis dit que le Moyen Âge c'était quand même une période intéressante et le pote Fred a ajouté : "Faut absolument qu'on aille à Cluny !".
Lundi suivant, visite de Cluny donc, le Musée national du Moyen Âge. Bien entendu j'y ai fait une overdose de christs, mais il y avait tout de même des tas de choses intéressantes. Très intéressantes : l'exposition Celtes et scandinaves, rencontres artistiques du VIIe - XIIe siècle avec des bijoux d'ornementation, des petites pièces ciselées, des grandes pièces ciselées, des motifs intrigants avec hordes animales et foules géométriques... Et puis ces histoires de scandinaves qui avaient par exemple des contacts avec l'Inde. Ensuite dans l'exposition permanente, il y a les ivoires sculptées, de petits objets au nombre de détails impressionnant, les reliquaires comme autant de boites aux trésors avec toujours autant de détails ou enfin les enluminures avec encore plus de détails et de finesse.
Les enluminures m'ont vraiment impressionné, alors j'ai fouillé la librairie... Là je suis tombé sur un bouquin (acheté au passage) concernant le livre de chasse de Gaston Phébus. Et je me suis rendu compte que ma prochaine visite devrait être le Musée de la chasse et de la Nature qui avait décidé d'éditer ce recueil.
J'y suis alors allé en bonne compagnie pour Nature fragile, l'exposition-vente organisée au profit de Deyrolle qui regroupait une quantité non négligeable des artistes contemporains sur lesquels j'ai bossé l'année dernière, et d'autres comme Charwei Tsai.
A noter : je dois encore visiter l'expo permanente de ce musée-là.

Voilà comment en partant de chardonnerets sur une marqueterie florentine on peut retomber sur ses pattes et dans son sujet. Je ne vous raconte pas (encore) comment toue cette promenade médiévale va enrichir mon travail ! En tout cas, vous comprendrez sans doute mieux d'où sortent les longiquaire relicorne et peintures sur feuille de cuivre, ou comment le ornements prennent une tournure médiévale.
"A quand les tapisseries pour planquer le crépis immonde du salon ?"
Tiens, ça faisait longtemps que Monsieur le Sanglier n'avait pas lâché une de ses vannes. Ça vous avait manqué ?